Watten

Une bouffée de dépaysement entre Flandre et Artois

Hommage et souvenir du 30 août 1943 à Clarence Motheral « Curly »

Le lundi 30 août 1943 vers 20h un bombardier Mitchell ayant à son bord 4 membres d’équipage, 2 anglais et 2 canadiens, fut touché par la défense anti-aérienne allemande. Il vint s’écraser rue de Millam à Watten sur la maison de M. Fernand Stoclin, qui eut le temps de fuir avec son épouse et ses enfants. Un aviateur périt dans l’avion et un autre en sautant en parachute.

Parmi les deux autres membres de l’équipage les canadiens Bill Dumsday et Clarence Motheral dit « Curly », qui après leur saut en parachute au-delà de la Montagne, furent recueillis à Lederzeele puis à Broxeele, dirigés ensuite vers Nieppe et purent regagner l’Angleterre par Paris, Toulouse, Perpignan et l’Espagne pour reprendre leurs missions.

Clarence Motheral est revenu à Watten en 1978. Il avait pu se rendre en compagnie de Marcel Delaplace sur les lieux où son avion est tombé. Ce terrain en friche situé au 25 rue de Millam à Watten a été construit en 1979.  Il se trouve que c’est le lieu d’habitation du maire de Watten Daniel Deschodt. 

Venu pour quelques jours en France, le petit-fils de Clarence Motheral avait souhaité voir le lieu où l’avion de son grand-père avait été abattu.

Grâce à l’association Antiqu’Air dont le but est de faciliter ce genre de rencontres, Dan Motheral et son épouse Richela ont pu se rendre avec le maire de Watten sur le lieu du crash 80 ans jour pour jour après l’événement. C’est non sans émotion que le petit-fils de Curly a découvert l’espace aujourd’hui bâti où l’avion de son grand-père s’est écrasé.

Au cours d’une petite réception en mairie, Daniel Deschodt entouré de plusieurs élus a salué le couple canadien qui habite l’état du Manitoba en le remerciant pour cette visite mémorielle, saluée également par le maire d’Eperlecques Laurent Denis, présent avec Michel Guilbert maire honoraire, et Marc Rezenthel président de l’association du Souvenir du Mémorial.

Avec encore de l’émotion Dan Motheral a salué la mémoire de son grand-père décédé en 1989 à l’âge de 77 ans, «un homme dont j’ai été très proche», indiqua-t-il. Il remercia aussi «tous ceux qui avaient aidé les aviateurs à ne pas se faire arrêter par l’occupant, sans eux nous ne serions pas ici parmi vous». Clarence Motheral a regagné sa base en Angleterre et a effectué d’autres missions par la suite.

Des cadeaux furent offerts au couple canadien, notamment des photos de l’époque rassemblées par les Amis du Vieux Watten dont une délégation était présente. Le président de l’association Antiqu’air Jocelyn Leclercq, qui assurait la traduction, a également remis des souvenirs appréciés par Dan et Richela Motheral qui ont ensuite pu échanger avec l’assistance et signer le livre d’or de Watten.

Photo: lieu du crash de l’avion le 30 aout 1943
Illustration Christian Dieppedalle. D’après les recherches de l’association Antiq’Air Flandre-Artois spécialisée dans les recherches sur l’aviation de la Seconde guerre mondiale.
Photos du 30 août 2023

Eléments historiques :
Le 30 août 1943 le Mitchell II FL 190 EV-P appartenant au squadron 180 de la Royal Air Force est abattu par la Flak en bombardant un dépôt de munitions dans la forêt d’Eperlecques. L’avion s’écrase sur une maison à Watten.
Le radio mitrailleur le Flight Sergeant Victor Ernest Scuse et le mitrailleur le Sergeant Eifion Lewis sont tués.
Le Pilot Officer Clarence Osborne «Curly» Motheral et le navigateur-bombardier Pilot Officer William John «Bill» Dumsday, tous deux de la Royal Canadian Air Force, parviennent à sauter en parachute puis à échapper à la capture. Avec l’aide résistants de la région, ils parviennent à rejoindre l’Angleterre via l’Espagne.
Source: Antiq’Air Flandre Artois

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