Watten

Une bouffée de dépaysement entre Flandre et Artois

La « Bataille de Watten » de Mai 1940 et l’acte héroïque du Capitaine Jean-Marie Leveaux

«En mai 1940, les armées allemandes déferlaient sur la France et allaient de victoires en victoires. Le 23 mai, les premiers éléments blindés de la division ‘SS Adolph Hitler’ venant du Pas-de-Calais se heurtaient à une résistance héroïque des troupes françaises retranchées sur la rive droite de l’Aa et commandées par un chef courageux et exemplaire : le Capitaine Jean-Marie Leveaux.» (extrait de l’avant-propos par Jean-Marie Harlay, maire de 1983 à 2005, dans la brochure de la Bataille de Watten)

«Le vendredi 24 mai vers 6 heures et demi du matin, les premiers coups de canon retentirent à Watten. Les anciens de 14 ne s’effrayèrent pas ayant entendu plus que cela à la dernière guerre. Par contre, certains jeunes commencèrent à trembler en entendant une pareille aubade.» (extrait du récit de Félix Duriez, maire de Watten jusqu’au 30 novembre 1941).

Ce même jour, les premiers obus tombent rue de l’Hospice, et des combats se livrent en différents endroits de Watten, mais plus particulièrement rue de la Gare, rue de l’Hospice à l’entrée des Tuileries. Les premiers éléments de l’armée allemande entrent à Watten à 20h30, le 25 mai 1940. Le franchissement de la rivière de l’Aa s’effectue sur un pont provisoire installé face à la rue de la Gare.

«Surpris par cette résistance les allemands prétendaient que les civils avaient pris part aux combats. Après la reddition le 26 mai au matin des défenseurs de Watten qui avaient épuisé tous les moyens de défense, l’ennemi arrêta 105 otages civils avec la ferme intention de les fusiller.

La libération de ces otages fut obtenue grâce à l’intervention courageuse du Capitaine Jean-Marie Leveaux.» (extrait de l’avant-propos Jean-Marie Harlay)

Le 29 mai, à 23 heures, l’aviation anglaise lance des bombes qui tombent dans le secteur de la salle Saint-Gilles, le terrain des sports et la filature Vandesmet.

C’est en octobre 1940 que l’occupant défigura le moulin à vent de la « Montagne » après avoir démonté le toit et les deux ailes qui restaient pour en faire un observatoire. L’endroit choisi par Hitler pour lancer les fusées A4, dites V2, était la lisière de la forêt, située à Eperlecques. Ce blockhaus ne fut jamais opérationnel, et fut très souvent bombardé par l’aviation alliée.

Puis Watten eut encore le triste privilège de voir installer au «Bois de Watten» une rampe de 70 mètres de longueur baptisée «ski» destinée à faire décoller des fusées dites «V1». Cette rampe ne fut jamais bombardée, mais il arrivait que des V1, ratant leur départ, tombent et explosent, occasionnant des dégâts très importants.

L’armée allemande occupera Watten jusqu’au 6 septembre 1944, date de sa libération par l’armée canadienne.

«En signe de reconnaissance, le Conseil Municipal dans sa séance du 28 juin 1984 a décidé que la place située sur le lit bouché de l’Aa s’appellerait désormais ‘Place du Capitaine Jean-Marie Leveaux’.» (extrait de l’avant-propos Jean-Marie Harlay)

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